Chronique de l'Hiver / Partie 1

Chronique de l'Hiver / Partie 1

Hiver partie 1 - 20 décembre au 31 Janvier

La lumière, la vie !

Grisouille est un petit chevrot né le 20 décembre, en plein cœur de l’hiver. Nous avions pris des chèvres, une femelle surement pleine et deux mâles, quelques semaines auparavant. Nous pensions que si naissance il y aurait, elle aurait lieu au printemps. Mais pas du tout. Grisouille a été découvert dans l’après midi, sous le ciel gris du vendredi. Nous avons pris soin, de lui, de sa mère, stressée par les deux mâles lui tournant autour. Les mâles ont été donnés à des personnes qui vont bien s’en occuper. Nous nous sommes adaptés pour rester auprès de lui à tour de rôle pendant les fêtes. Grisouille a été nourri au biberon pendant une semaine puis bien réchauffé sous des bouillotes lors des jours de grand froid. Petit à petit, sa maman s’est rapproché de lui et l’a nourri au bout d’une semaine. Il a vite grandi !

La lumière froide

La lumière était là, belle, éclairante et saisissante de froideur. Ces derniers jours, le ciel est d’un bleu clair lumineux. La pleine lune était couleur d’ambre et diffusait son halo pendant les nuits sombres. Sa lumière se réverbérait sur le sol où des tas de neige étaient encore présentes. En pleine nuit, c’était comme si l’extérieur, le dehors, était éclairé comme en plein jour. 

Oh délices de ces jours givrés, secs et froids. Parfois le brouillard descendait du haut de la montagne, parfois il montait du fond de la vallée. Alors la maison était comme recouverte de brume, d’un voile léger et doux. 

La neige de l'hiver, parfois c'est le givre

La neige de l'hiver, parfois c'est le givre

La terreur du monde 

Partout et depuis des millénaires, le monde est une sorte de chaos. Ces dernières semaines, cela se déchaine. La peur s’immisce partout avec même des comparaisons avec l’histoire d’il y a presque 100 ans. 

Toujours dans l’histoire de l’homme et presque partout sur la planète, hormis peut être quelques tribues ou civilisations plus sages et reliées : guerres, conflits, destructions, invasions, conflits, dogmes et autres horreurs que l’humanité sait bien créer. Honnêtement, l’homme est le même depuis des millénaires. Sous couvert de progrès, science ou autre, nous nous coupons chaque jour davantage du vivant et ne sommes pas plus “avancés” qu’avant. Peut être même vivons nous un temps de recul, un temps où l’isolement se déploie, où la peur de l’autre surgit plus forte et où l’élan de se relier à l’autre, d’être dans une vraie altérité s’effrite. Parfois, quand je pense à tout cela, je suis terrifiée. La noirceur du monde et son manque d’amour me pulvérise le cœur et me coupe les jambes. Comment continuer de vivre, d’avancer avec tous les événements furieux et dévastateurs qui surgissent ? Ici, le vivant prend tout son sens. Certains peuples ont été reliés fortement au vivant et vivent en interaction avec lui. Il n’y a pas de domination de l’homme mais une symbiose. 

Alors cela me permet de me relever et me donner l’élan de nourrir le beau, le doux et le joyeux. Ici, dans la nature, l’extraordinaire se cache dans l’ordinaire. Quelle joie de gouter à ces moments suspendus qui surgissent 

voir une mésange se poser et picorer les miettes

quelle beauté de croiser un blaireau qui se carapate en voyant notre voiture dans la nuit froide

quel souffle coupé quand un chevreuil tout en vivacité croise ma route

et tellement d’autres beautés chaque jour encore ! 

Janvier mélancolique

Durant le mois de Janvier, la mélancolie vient frapper à la porte. Après l'euphorie des fêtes et le froid qui s’installe, il y a comme un relâchement, un sas qui s’ouvre où le temps des questionnements a enfin l’espace qui se frayer un chemin. C’est comme une vieille amie, une vieille dame qui a parcouru des milliers de kilomètres pour venir toquer à notre porte et nous retrouver, chaque année, en ce mois de Janvier. 

Après plusieurs années à ne pas vouloir la laisser entrer, aujourd’hui, elle est accueillie avec douceur, chaleur et même un certain soulagement. C’est comme un temps où toute la pression accumulée peut enfin s’échapper. Et là un autre espace peut émerger. Un espace où l’on peut réfléchir à ce qui nous anime, ce qui pèse, ce qui est lourd, ce pourquoi nous avons envie d’œuvrer pour le nouveau cycle qui arrive. 

Et puis cette mélancolie peut être plus profonde aussi. Elle porte en elle la voie des anciens. Ceux de nos lignées et peut être d’autres encore. Elle nous fait nous souvenir, nous rappeler les moments doux et réconfortants avec notre famille, ceux qui étaient là avant nous et qui sont partis. Il peut y avoir aussi des moments moins doux. Mais cela amène toujours une envie d’entrer en action plus juste, je trouve, en tout cas c’est de cette manière là que je le vis.

Nous sommes faits de toute l’histoire de nos familles et il peut être important d’honorer cela, ces personnes qui font en quelque sorte qui nous sommes aujourd’hui. Bien sur, chacun.e a sa manière. 

Cette année, comme tant d’autres, avant et après, mes grands parents reviennent en mémoire. 

Quand je couds, je suis avec ma Mamie P

Quand j’écoute de la musique classique, je suis avec Papi M

Quand j’achète du mimosa et que je le mets en bouquet, Mamie Y est présente

Quand je me projette dans un projet local associatif, c’est Papi M que je vois

Et puis quand les premières fleurs sortent, que le soleil revient un peu plus, la vieille dame mélancolie s’en va. Nous savons qu’elle reviendra alors il n’y a aucune tristesse mais son passage a fait le ménage et l’élan du printemps qui arrive s’exprime avec davantage de force. Désormais, le feu brule avec justesse et le cœur sait vers où il doit œuvrer dans les temps futurs. 

Le foyer

Comme il est doux le temps de revenir à l’intérieur. La vie s’oriente naturellement vers l’intérieur, dans l’espace autour de la cheminée, reconvertie en poêle. Il devient le centre, pendant la saison froide, le mot foyer prend alors tout son sens.

Je travaille au quotidien ici, sur le fauteuil si confortable, au coin du feu. Nous prenons aussi certains repas là.

Le feu est si important. Le matin quand la maison est froide juste après le réveil, c’est un vrai acte d’engagement dans la journée que d’allumer le feu. Quand il a bien pris, il réchauffe tout le bas et égaye les temps où nous rentrons après un temps dans le froid. 

allumer le feu, ne pas de précipiter, sinon il met du temps à s’allumer (note à moi même)

aller chercher du bois et/ou du petit bois au moins deux fois par jour 

remettre du bois dans le feu

le relancer s’il s’éteint 

le surveiller 

couper le bois (plus mon mari qui s’en occupe)

nettoyer l’âtre en nettoyant la vitre ou en enlevant le trop plein de cendres

Rituel des fois pesant mais essentiel ! 

Une amie chère à mon coeur dit “une journée réussie se passe avec un bon feu”. J’aime tellement cette phrase. Quand dans ce feu, il y a plus que de la chaleur. Il y a tellement de choses qui peuvent paraitre anodines et pourtant si riches

la douceur de vivre

le feu, élément de survie de l’humanité depuis si longtemps

le rassemblement de nous tous autour. Que de moments de famille passons nous collés ensemble à côté du foyer

le fait juste de le contempler, regarder les couleurs des flammes

et parfois entendre les rafales de vent dans l’âtre

Et puis cette année, quelque chose de magique a émergé. En allant chercher le bois j’ai eu un vrai élan pour les écorces qui se détachaient. Alors j’en ai récupéré certaines, celles qui m’ont profondément touchées et j’ai réalisé une série de 5 œuvres intitulée, le baume du cœur. Car c’est cela le feu, le baume du cœur durant l’hiver, qui nous permet de le traverser à douceur. 

Il y a un souhait que nous avons chaque année, peut être cette année se sera exaucé : avoir un vrai panier à bois. Le notre est vieux, il se délite, il a été raccommodé, mais il tient toujours, on ne sait pas combien de temps encore par contre. Un petit rêve insignifiant mais qui nous apparaitra comme un cadeau quand il sera réalisé !

Souvent, je fais bruler dans la cheminée des tiges de sauge ou des branches de conifères, notamment celles placées dans la maison pour les fêtes, pour purifier la maison et le lieu. En fait j’aime l’odeur que cela diffuse. C’est un autre rituel, une autre manière de savourer l’hiver. 

L’odeur ! Ce mot me ramène à un sens qui est moins sollicité en hiver mais présent quand même, celui de l’odeur ! Ah la douce odeur des feux de cheminée ! Je me dis toujours quand je me promène et que je sens le feu d’une maison qu’à l’intérieur, il doit faire bon vivre. Cela ramène aussi tout un cortège de souvenirs et de ressentis : 

le dernier moment près du feu

ou celui plus lointain d’un gouter un dimanche après midi passé en famille quand j’étais adolescente en lisant Rebecca de Daphné du Mourier, il m’a laissé une trace indélébile, je ne saurais dire pourquoi 

la fumée qui s’échappe de notre cheminée que j’aperçois quand je remonte à pied après avoir déposé les enfants à l’école

Le feu renvoie tellement à la vie, il peut être des fois brulant et si vif ! Il ramène dans notre maison de l’intensité, de la chaleur dans le cœur de l’hiver. Je me pourrai plus m’en passer je crois ! 

Les végétaux de l’hiver

Il y a vraiment une vraie joie avec les végétaux de l’hiver. Peut être déjà parce qu’ils sont moins nombreux et que dessuite ils apportent une énergie de vie. 

Au mois de décembre, il y a bien sur le sapin qui rentre dans nos intérieurs. Historiquement c’était une branche que l’on plaçait dans les maisons et qui symbolisait le renouveau dans les rites païens avec ses aiguilles toujours vertes. Les celtes associaient le 24 décembre à l’épicéa puis peu à peu, cela a été relié au Christ et à sa naissance. 

Aujourd’hui, un arbre entier est mis dans de nombreux foyers. Nous pouvons nous questionner quand même sur cette tradition notamment en termes écologiques. Cette année, j’ai choisi de réaliser 

Une couronne avec des branches basses de notre sapin et de houx du jardin placée au dessus de la cheminée

Un bouquet de branches d’épicéa qui avait déjà été coupées dans la forêt environnante 

Des branches reliées par une corde qui forment un sapin

A cela nous avons ajouté des boules, des guirlandes et des oranges séchées. J’aime tellement les oranges car elle apporte une couleur vive qui fait tellement de bien. Nous avons laissé la couronne jusque début février, elle apportait de la chaleur et de la joie dans notre foyer en plein coeur de l’hiver. Puis un jour, l’élan est venu de l’enlever et de célébrer un nouveau cycle. Peut être est ce l’arrivée des perces neiges et crocus qui fait basculer mais une autre énergie a besoin de se déposer. 

J’aime les végétaux en chaque saison et chaque année le ressenti est différent. Les bouquets d’hiver ont la saveur de la joie et réchauffe le foyer et mon coeur. 

Une branche de noisetier avec des petits chatons est sublime. Les chatons se développent tranquillement et leur couleur jaune dorée égaye l’intérieur. 

Le Thuya et encore le Pin apporte un vert profond et intense. 

Et puis, bien sur, il y a l’arbre magique, le Mimosa. Malheureusement, il ne pousse pas dans le Morvan. Mais il me rappelle mon enfance. Les voisins de mes parents en avaient un énorme et ses branches allaient jusque dans notre jardin. Il est fortement associé à l’art car j’avais réalisé en classe de 4ème une oeuvre sur tissu sur laquelle j’avais collé des fleurs. Comme quoi tout est déjà là. C’est une des seule plante que j’achète. Elle m’apporte de la douceur, de l’élan et de la joie. Ce jaune est si vif, si intense. Je l’utiliserai en teinture quand il sera fané. J’aime les dégradés et les impressions qu’il dépose sur le tissu, c’est très beau !

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Le temps de l’ourse

Comme une ourse, je rejoins dès les fêtes passées ma tanière, mon foyer. Le temps passé est plus intérieur, à voir moins de monde en dehors des activités régulières. C’est vraiment un temps de ressourcement profond et primordial. Il vient soutenir toute l’énergie de l’année à venir. 

La tanière est un espace doux, chaud, dans lequel la frénésie du quotidien est moins perméable. Elle est comme filtrée, dissoute, apaisée et fluidifiée. Sans cesse, les sollicitations extérieures viennent nous assaillir alors en hiver, la tanière est le lieu de paix où l’on peut se permettre de relacher la pression accumulée sur l’année précédente, ralentir vraiment et se reposer et parfois 

Faire table rase

Nettoyer ce qui a besoin

Sortir ce qui ne convient plus

Cette année, la tanière est si présente que cela impacte intérieurement mes projets. Cela m’amène à réfléchir, sentir et me positionner pour voir où et comment je place mon énergie à l’extérieur et comment je m’engage. Il faut faire de la place, savoir accueillir le vide, car c’est de là que peut jaillir la vie sous un nouveau souffle. A savoir également que cela ne dure qu’un temps. Alors je ne prends pas de décisions hâtives, je ressens juste ce besoin de doux et de lent et je le traverse. Car dès que les premières fleurs sortiront ou que les premiers rayons de soleil réchaufferont mon visage, l’énergie sera différente et j’aurais envie de m’ouvrir à nouveau au monde. 

Cet hiver, voici ce que j’ai réduit

Moins de téléphone, j’essaye vraiment. Cela fluctue en fonction des jours mais j’ai réussi à faire une vraie pose pendant les fêtes et de plus en plus l’envie de pouvoir considérer le téléphone comme un simple outil avec une utilisation adéquate s’ancre davantage. 

Moins d’appels, de visios

Moins de sollicitations extérieures

Voici ce qui a été nourri 

Davantage de temps en famille tous les quatre, dehors à prendre soin de notre lieu ou au coin du feu

Temps de présence et d’observation de la nature. Juste regarder par la fenêtre et observer sans chercher à trouver quelque chose. Observer

Les arbres nus

Le soleil qui apparaît quelques instants

Et si la chance est là, voir une mésange se poser sur la terrasse et picorer les miettes de pain, déposées pour elle

Nous avons la chance d’avoir une maison avec de nombreuses ouvertes. A l’intérieur nous avons une vue superbe sur l’extérieur. C’est délicieux par exemple de voir la neige tomber et d’être à côté du feu. 

Lectures et vidéos inspirantes, notamment l’émission Paju que j’aime tellement. Il y a une profonde envie de se nourrir avec des choses simples. Souvent, une thématique émerge et va venir inspirer le cycle à venir comme

Des récits de femmes inspirantes comme Anita Conti, Simone Veil ou Alexandra David Neel 

Des récits de vie de pionniers comme « ma vie dans les appalaches »

Des récits de philosophe comme Baptiste Morizot 

Des romans d’auteurs engagés pour la nature comme Claudie Hunzinger. Curieusement, je me sens très proche d’elle et de son mode de vie, surtout après la lecture de son premier livre, Bambois, offert par une de mes chères collectionneuses.

Cela vient tout seul, il n’y a rien qui est réfléchi ou contrôlé. Les inspirations viennent d’elles mêmes. J’aime tellement lire. Depuis toute petite, cela m’a toujours ouvert des horizons, permis de plonger dans des mondes extraordinaires ou apprendre tout simplement. 

Pendant quelques années, j’ai arrêté de lire des romans. Plus envie. Et puis petit à petit je m’y suis replongée et c’est un vrai bonheur. J’aime découvrir des histoires, plonger au coeur des intrigues et personnages. Je crois que c’est cela qui m’a donné envie d’écrire. Après chaque lecture, cet élan présent depuis l’enfance s’est petit à petit ravivé. J’ai toujours rêvé d’écrire un livre. Cela est devenu réalité l’année dernière, quelle joie de pouvoir partager sur ce qui m’anime au quotidien, le lien avec le monde végétal à travers la pratique d’impression qu’est le Tataki Zomé. Ce livre a été le déclic. J’ai eu envie d’aller plus loin et d’inscrire l’écriture comme une de mes pratiques quotidiennes. 

Mardi 21 février

Il y a quelque chose de spécial dans l’air ce jour

Temps clair. 

Ciel bleu azur (assez rare en Janvier dans le Morvan)

Soleil présent, nouvel éclat

Odeur de la terre réchauffée 

Cela sent le printemps. Littéralement, la nature s’éveille doucement. Moment de délice en sentant le soleil sur la peau, sa chaleur et sa douceur 

Mais instant fugace. Quelques minutes, parfois moins, parfois plus en fonction des jours. Mais cela suffit à faire émerger quelque chose à l’intérieur. L’étincelle se rallume, se ravive. Finalement le temps de l’ourse est bien mais il ne dure qu’un temps. Le corps a besoin de se réveiller, de ressentir le chaud, de revoir la vie émerger et se déployer. 

Justesse du vivant sans calcul ! Nouveau cycle !

La douceur du matin

Ce matin, réveil matinal. 

Temps lent et doux sous la couette. 

Calin avec son enfant qui a fait un cauchemar et vient finir sa nuit dans le lit. 

Le rituel démarre quelques instants plus tard quand il s’est rendormi. 

Sortir son corps, s’arracher à la chaleur du lit. Donner à manger aux chats. Allumer le feu. Boire une tasse d’eau tiède. Dérouler son tapis, dérouiller le corps pendant une vingtaine de minutes. Respirations profondes, mouvements doux, mouvements plus intenses. Se sentir fraiche, renouvellée. 

Et après, mettre le pain à cuire (il a beaucoup monté dans la nuit)

Une bonne journée commence avec un bon feu et un bon pain !

Savourer son petit déjeuner collée contre le poêle. Boire à petites gorgées le café brulant. Regarder petit à petit le jour se lever. Regardes les dernières oeuvres qui sont présentes dans le salon. Les ressentir. 

Puis se lever, prendre les fusains réalisés il y a quelques mois et déposer du charbon sur une oeuvre. Celle là m’appelle depuis hier. Quelle sensation ! Un grand soulagement s’installe, une paix profonde, une joie de voir une oeuvre devenir réalité ! J’aime profondément le côté abstrait de celle là. 

Et comme presque toujours ces derniers temps, des montagnes. Elle apparaissent, surgissent sur le tissu sans aucun contrôle. Mais quelle joie de les voir. Sur celle ci, avec le fusain, je les déploie ces montagnes. 

Chaine éternelle, chaine infinie.

L’amour des montagnes

Je suis fascinée par les montagnes. J’aime comme elle sculpte les paysages. Je les dessine souvent depuis petit. Grandes ou plus petites. Depuis cet été, il y a eu un changement, je ne saurais pas dire comment ni quoi mais elles jaillissent sur les oeuvres d’elles mêmes, j’en vois partout. D’ailleurs elles m’indiquent ces derniers temps comment poursuivre sur chaque oeuvre. Si j’en vois qui apparaissent, je l’affiche et voit au fur et à mesure des jours, ce qui a besoin d’être ajouté, modifié ou laissé tel quel. 

Il y a des chose qui ne s’expliquent pas. Plus je prends de l’âge et plus la montagne me fascine. A mes yeux, la montagne est vraiment le reflet de la vie dans sa justesse. On ne peut pas tricher avec elle. Elle peut être belle, accueillante, rebelle, effrayante, impitoyable ou dure. Quand nous sommes en montagne, nous sommes ramenés à notre simple condition humaine, même si l’homme cherche à la contrôler, elle nous montre que ce n’est pas possible. Elle met l’homme devant ses peurs, ses faiblesses. Peut être pensons nous qu’elle est immortelle, elle est juste placée sur des temps géologiques différents des notres, comme l’explique le magazine la Salamandre

Elle représente une forme d’essence importante. Comme si elle ne pouvait pas être détruite et que malgré tout ce que nous faisons de mal sur terre, nous ne pourrons pas toucher à cet élément dans son ensemble (sauf si bien sur la terre explose). Elles sont comme un espoir, un espoir de vie de l’homme en lien avec le vivant, une symbiose. 

Oeuvre

Oeuvre "Montagnes Sages" réalisée en 2025

31 janvier 

13h

Dehors, profiter des rayons du soleil. Bien couverte, triple épaisseur, rien que ça, je mange mon dessert. Délectations des rayons qui réchauffent le visage. Un halo de douceur s’installe. Le temps est comme suspendu. Parfois même je dois fermer les yeux devant l’intensité des rayons. Le soleil revient quelques instants et c’est à ce moment là que l’on peut réaliser qu’il a été peu présent ou en tout cas peu réchauffant. 

Et puis, un cri, deux cris. Plusieurs même. Je le reconnais, c’est celui des buses. Je lève les yeux et en aperçoit une qui vole, assez haut dans le ciel. Puis un autre cri, et une seconde apparaît. Elles se répondent, virevoltent dans les airs. Et puis en quelques secondes, elles disparaissent. 

Il y a quelques jours, une buse a attaqué une poule dans l’espace du poulailler. Elles s’étaient regroupées, allez savoir pourquoi contre la clôture, et formaient une tache marron clair qui vue du ciel, représentait une cible parfaite pour ces rapaces. Piqué, plongé et poule presque attrapée. Mais les enfants étaient à côté et ont pu intervenir. Il paraitrait que les buses ne s’attaquent pas aux poules, que ce sont plutôt les autours de Palombes. Nous avons déjà eu en effet des attaques de ces autours mais nous avons aussi celles des buses. 

Partager son espace, c’est primordial je crois. Alors c’est facile car nous n’avons pas d’élevages mais il y a un juste équilibre à trouver dans chercher toujours à tout contrôler. 

Les buses, leurs cris, alors je lève les yeux vers le ciel et je vois leur danse dans le fond du ciel azur. Cela fait presque mal à cou de les regarder. Et puis rapidement, le soleil part derrière le sapin. La fraicheur revient mais ce ciel et cet élan printanier donne encore envie de rester plus longtemps dehors.

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